Tout semblait tellement simple jusque là. La ville d'Oxford était divisée en deux parties, et ce depuis très longtemps. D'un côté les gens plutôt aisés, qui allaient dans les plus grandes écoles et terminaient par suivre les traces de leurs parents, pour devenir riches à leur tour. Et de l'autre côté, les autres, les personnes « normales » qui essayent de profiter de leur jeunesse tant qu'il en est encore temps. Ces deux mondes ne semblent à première vue pas visibles, lorsque l'on vient en simple touriste on ne peut se rendre compte de l'étendue des choses. Mais si l'on vit dans cette ville depuis tout petit, on a été éduqués d'une certaine façon, d'une façon à mépriser le « camp adverse » et à se sentir supérieur à l'autre. Stupide, vous pensez, n'est ce pas ? C'est exactement ça, stupide. Mais que voulez-vous, l'être humain est naturellement stupide. Bien évidemment, il y a des exceptions, certains riches qui aiment traîner avec d'autres personnes qui sont peut-être moins aisées mais tout aussi sympathiques, et vice-versa.

Mais voilà, il a fallu que ce petit monde soit chamboulé. C'était un jour comme les autres, un mardi après-midi tranquille. Tous les étudiants étaient installés dans les modestes amphithéâtres, sur des chaises en plutôt mauvais état. Vous l'avez compris, nous sommes sur le campus des gens plutôt modestes, ceux que les riches aiment à surnommer « les autres » . Comme s'ils étaient quelque sorte d'extraterrestre. Bref. Les cours se déroulaient normalement, certains se passaient des mots tandis que d'autres étaient attentifs..plus ou moins. Mais soudain, une sonnerie d'alerte vint briser le silence qui régnait sur le campus. Une alarme incendie. Que se passait-il ?! Les professeurs étaient confus ; et firent rapidement sortir tous les étudiants dehors, dans le parc, avant de compter leurs classes scrupuleusement pour vérifier que personne ne soit resté derrière. Le compte était bon, partout. Une odeur de brûlé s'éleva soudain, et quelques étudiants se mirent à toussoter. Les professeurs se retournèrent d'un seul mouvement vers le seul bâtiment du campus, en même temps une étudiante poussa un cri horrifié. De la fumée s'échappait des fenêtres et envahissait le parc. Le campus était en train d'être consumé par les flammes.