Lunà avait l’impression d’être sur une autre planète. Tout était différent, les gens n’étaient pas aussi gentils que lorsqu’elle les croisait dans la rue, tous étaient fatigués et perturbés de l’évènement. Ensuite, l’atmosphère était tellement lourde, comme si peu importe où elle allait, tout allait lui tomber sur la tête et ce ne serait pas quelque chose de positif ça c’était sûr. Il y avait quelques personnes qui croyaient que tout irait mieux par la suite, mais elles étaient très peu nombreuses et ne se manifestaient pratiquement pas. Cette atmosphère était l’une des raisons pourquoi la blonde était recluse dans un coin du labo, ou bien avec Jade. Loin d’elle l’idée de rester avec des personnes qui pourrirait encore plus son existence, déjà qu’elle était dans un point assez bas dans l’espoir. Elle avait toujours été très pessimiste dans la vie, c’était comme ça, mais avant. Avant la naissance de son fils, tout était joyeux, à prendre à la légère. Maintenant, elle essayait du mieux qu’elle le pouvait, de toujours percevoir le soleil derrière les affreux nuages, mais ce n’était pas aussi facile qu’elle le voulait. Après, il y avait la température, tout était plus froid, sec et affreusement triste, la terre n’avait apparemment pas terminé de pleurer tout ce que la nature humaine avait décidé de lui faire subir. La terre avait pourtant fait un carnage tellement grand jusqu’à maintenant qu’elle devrait être contentée. Pauvre grande bleue, je ne suis même pas sûr que les gens auraient crût ou même arrêter d’agir comme ils le faisaient s’ils avaient vu l’avenir. Ils auraient pensé qu’ils survivraient, alors que c’était probablement faux. Tout ça pour dire que la blonde avait l’impression de survoler les mauvaises choses, et elle espérait qu’elle n’atterrirait jamais parmi les autres. Sur son bolide de papier, elle pouvait toujours croire qu’elle finirait par apercevoir ce qu’elle voulait et elle aurait la meilleure vue pour les trouver. Ce monde dans laquelle elle appartenait depuis peu ne la convenait pas, pas tant qu’elle aurait sût ceux qu’elle aimait bien en vie. C’était comme si une partie d’elle manquait, comme si l’un de ses ailes avaient été arrachés à sang froid. Elle espérait de tout son cœur qu’elle parviendrait à la retrouver. Et qui sait, peut-être pourrait-elle la recoller à elle un jour après l’avoir réparé avec amour.

Toujours avec son cœur d’enfant, et parce qu’elle avait envie de s’amuser pour une fois, la blonde avait décidé de surprendre Bobby. Elle avait un immense sourire affiché sur les lèvres – chose nouvelle depuis la catastrophe et assez étrange lorsqu’on y pensait – elle avait doucement tapoté sur son épaule et lui avait soufflé des mots à l’oreille, pour lui signifier que c’était bien elle. Elle avait bien aimé entendre sa voix lorsqu’il avait parlé dans ce qui semblait être un enregistreur vocal. Elle était grave mais qui sonnait telle une mélodie aux yeux de l’américaine. Vous savez, ce genre de voix que lorsqu’on parle avec cet inconnu au téléphone, notre cerveau ce fait automatiquement une image d’un homme incroyablement sexy, et c’est presque si on ne lui demande pas tout de suite son âge et son numéro de téléphone. L’âge. Un sujet très intéressant qui sera à l’honneur dans un prochain épisode, croyez-moi. Elle n’avait bien entendu aucune idée que l’homme était en contact avec des produits dangereux et que si l’expérience avait marché, ils seraient probablement tous morts. Espérons qu’il n’allait pas lui en glisser un mot, sinon elle se sauverait probablement la tête basse en s’excusant un million de fois. Sa voix retentit doucement, et Lunà ouvrit grand les oreilles pour s’abreuver de ses mots.

BOBBY « Tu es très matinale ce matin. Qu'est ce qui t'amène ici chère Lunà' ? »

ELLE « Oh tu sais, depuis quelques jours, je dois dormir environ 4 heures par nuit. Et puis je profite des journées, j’aime pas me dire que je pourrais rater quelque chose. Sinon, je me promenais à la recherche d’une âme éveillée en fait, contente de voir que ça tombe sur toi! »

Quelques paroles qui rendaient facilement possible un compte-rendu de sa personnalité toute entière. Toujours dos à elle, Bobby s’afférait à une tâche qui était totalement inconnu de la part de la jeune femme. Elle et la science, ça avait toujours fait deux! Après quelques petites minutes, il se tourna enfin vers elle, pour lui montrer un visage avenant. La blonde ne voyait jamais lorsqu’on s’inquiétait pour elle de toute façon, alors il fallait lui dire sinon elle ne le saurait jamais. Étant du genre à ne pas croire qu’on puisse la prendre en pitié, elle ne s’en attardait pas plus qu’il ne le fallait. Puis, sans prévenir, il se rapprocha vers elle, et elle ne savait pas vraiment pourquoi mais elle sentait que ce genre d’approche n’était pas anodin. Toujours à la page pour découvrir ce genre de chose - sauf quand ça la concernait directement - elle auscultait sans bouger l’homme approché d’elle. Y avait-il le chauffage dans cette pièce? Non, bien sûr que non, il faisait aussi froid qu’ailleurs mais ce n’était pas l’avis de Lunà. Ses joues se teintèrent d’un jolie rose alors qu’elle se mordait la lèvre inférieure. Elle ne se rendait même pas compte qu’elle reculait, enfin seulement lorsqu’elle fut coincé entre un bureau et Bobby qui s’approchait vers lui. Se raclant la gorge délibérément, elle essaya de faire comme si de rien était, et de changer le sujet, s’il y en avait seulement un au départ.

ELLE « Humm. Alors, tu vas bien depuis la dernière fois? Nous n’avons jamais vraiment eut le temps de parler toi et moi. »

Félicitations, c’était assez bon comme jeu d’actrice. Allons, tout le monde sait que la blonde n’était pas capable de ne pas montrer ses sentiments.